Nous pratiquons l'agriculture durable.

Nous ne pratiquons pas l'agriculture biologique qui implique l'absence d'utilisation d'éléments de synthèse mais nous essayons de suivre les principes de l'agriculture durable. Cela signifie qu'à chaque décision, nous prenons en compte trois facteurs :
1) Social : le prix final de mon produit est-il accessible?
2) Environnemental : ma pratique est-elle bonne pour l'environnement?
3) Économique : est-ce rentable pour mon entreprise et donc la pérennité de mon exploitation ?

En suivant ces trois principes, ce n'est pas toujours le choix de l'agriculture biologique qui ressort. En effet, cette dernière prend en compte principalement le facteur environnemental.

Cependant, beaucoup de nos cultures ne sont jamais traitées : salades, tomates, fenouil, céleris, aubergines, poivrons, courgettes, blettes, choux, mâche, betteraves, courges, radis noir, radis, melon, ...
Les traitements sont utilisés lors d'impasses techniques et en dernier recours. Nous privilégions toujours les méthodes alternatives issues de l'agriculture biologique.

Au quotidien, c’est l’utilisation de tous les moyens dont nous disposons pour limiter l’usage de produits phytosanitaires mais contrairement à l’agriculture biologique ces derniers ne sont pas interdits et aucune certification n’est mise en place. C’est donc une relation de confiance entre le producteur et le consommateur.

Pour illustrer cette volonté, voici quelques exemples, non exhaustifs de nos techniques culturales :

  • Nous enherbons les fraisiers entre rangs et les cultivons en plein air, ainsi aucun insecticide et fongicide n'est nécessaire : la régulation se fait d’elle-même.
  • Des lâchers d’insectes auxiliaires sont réalisés dans les serres lorsque l’on observe une population de ravageurs trop importante.

  • Nous désherbons mécaniquement (jusqu'à 8 passages) et manuellement les fraisiers, deux passages manuels par an sur 15 km de rangs de fraisiers, malheureusement cela n’est pas toujours suffisant, et parfois un désherbage chimique complémentaire est réalisé en morte saison (de juillet à septembre pour une récolte juin de l’année suivante)

  • Nous désherbons mécaniquement entre les rangs d’asperges avec différents outils de travail du sol. Et sur le rang nous essayons différentes pratiques : brulage, renvoi de terre... En 2023 nous essayons aussi de déposer du compost sur le haut de la butte pour limiter l'enherbement grâce à une nouvelle machine.

  • Des filets anti-insectes sont disposés sur les carottes afin de limiter les pontes de mouches et donc de limiter les dégâts engendrés par les larves. Nous procédons de même sur les poireaux afin d'éviter le "ver du poireau" dont un papillon est à l'origine.

  • Eu égard à leur faible durée de production, aucun traitement n’est réalisé sur nos salades, cependant des pucerons et des débuts de pourritures sont occasionnellement (rarement) rencontrés. Des lâchers d'insectes au printemps sont réalisés aussi (chrysopes).

  • Les asperges vertes sont régulièrement passées au brûleur thermique pour limiter l’enherbement.
  • Utilisation de bâches noires pour la production des asperges, ainsi les traitements contre la mouche et les herbicides ne sont plus nécessaires au printemps, lors de la récolte.

  • Nous luttons contre le mildiou sous les serres en aérant un maximum, quitte à baisser la production. Quand la situation devient ingérable, il arrive que nous augmentions la température, afin de la maintenir entre 30 et 40°C, car ce champignon pathogène ne se développe pas à ces températures.

  • En décembre 2015, nous avons testé un nouveau procédé anti-germinatif naturel pour nos pommes de terre Bintje : l'huile de menthe. Ce procédé, autorisé depuis 2010 en France et qui rentre dans le cahier des charges de l'agriculture biologique, permet de lutter contre la germination des pommes de terre stockées à température plus haute comme les Bintje. L'huile de menthe est d'origine naturelle, nous apprécions donc de l'utiliser plutôt que les seules solutions chimiques qui nous étaient proposées par le passé.

  • En septembre 2016, malgré la présence d'altises dans notre culture de chou chinois qui provoque quelques trous sur les feuilles extérieures, nous ne voulons pas lutter chimiquement contre ce ravageur ni utiliser d'insecticides naturels à base de pyrèthre ou d'huile de neem qui élimineraient aussi en même temps d'autres insectes utiles. Par contre, pour lutter contre les chenilles de piéride en chou-fleur, nous avons utilisé un traitement biologique en préventif et en curatif.

  • Les pieds de tomates sont plantés en pleine terre : nous préparons la terre, la recouvrons d'une toile réutilisable puis repiquons les pieds de tomates. La toile permet de lutter naturellement contre les mauvaises herbes et de nous passer d'herbicides. Nous effeuillons beaucoup les pieds et aérons un maximum pour éviter les maladies. Toutes les tomates sont cultivées sous serre afin d'éviter les fongicides. Jusqu'à ce jour, nous n'avons jamais eu de problème d'insecte. De ce fait, nous n'utilisons aucun insecticide.

  • Nous faisons des lâchers préventifs (Neoseiulus californicus) et curatifs (Phytoseiulus persimilis) d'acariens pour lutter contre les espèces d'acarien du genre Tetranychus et plus précisément le Tétranyque tisserand (en aubergines par exemple).

Cette philosophie de production demande une observation accrue des cultures, chaque décision étant prise selon l’état sanitaire et son évolution.

Elle demande aussi une adaptation du consommateur, certains de nos produits ne sont parfois pas d’aspect parfait mais nous les  trions pour vous garantir leur qualité culinaire. Nous communiquons aussi sur des techniques facilitant leur consommation : laver les salades avec un mélange d’eau et de vinaigre permet d’éliminer les pucerons…